A propos du dispositif de remboursement MonPsy et des différentes
plateformes proposées
Pourquoi j'ai choisis de ne pas adhérer?
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Un assèchement du service public et une externalisation massive des soins en santé mentale vers le secteur privée
Un parcours du combattant pour les patients et obligation d'adressage par le médecin à qui il faut alors se confier
La psychothérapie est réduite à un accompagnement psychologique
Une ubérisation de notre profession dont les compétences multiples se trouvent dévaluées
Des critères d'inclusion dans ce dispositif qui sont trop restrictifs
Une réduction du temps de consultation face à une tarification précarisante
Une perte du libre accès au psychologue de son choix
Une perte d'autonomie des professionnels, un cadre et des pratiques désormais imposés et standardisés
La perte du secret professionnel auquel le psychologue est soumis déontologiquement
La fin d'une prise en charge éthique, déontologique, respectueuse des patients
Normal ou pathologique?
En Psychopathologie et principalement depuis les travaux de S. Freud, il est devenu plus évident de ne plus opposer
de façon simpliste la pathologie et la normalité. Un individu en bonne "santé psychique" est quelqu'un qui peut gérer les problèmes qu'il rencontre, s'adapter aux contraintes internes et
externes, tout en sachant manier avec une certaine souplesse ses capacités défensives et ses différents besoins.
Adultes
En psychologie clinique *, un symptôme est porteur de sens et la singularité d'un sujet est mise au premier plan.
Chaque individu est doté d'une pensée inconsciente qui lui est propre et se constitue une psychopathologie * qui le caractérise. Cette adaptation nécessite une certaine souplesse de la part du fonctionnement psychique.
De ce point de vue, le passage entre un comportement dit "normal" et un comportement dit "pathologique" se distinguera en partie par la notion de degré.
Pour donner un exemple précis, il y a une différence adaptative au quotidien entre se laver les mains plusieurs fois par jour ou se laver les mains jusqu'à s'en meurtrir la peau. Une personne en bonne "santé mentale", c'est-à-dire capable de vivre de manière adaptée face à son quotidien, serait donc une personne pouvant ajuster ses mouvements internes face aux différents évènements externes rencontrés.
C'est en quelque sorte l'intensité du trouble et son caractère invalidant qui va déterminer la nécessité d'être accompagné ou pas.
Adolescents
Peut-on définir l'adolescence comme un stade, une crise ou une période?
"Adolescere" en latin signifie "grandir" mais dans sa forme conjuguée au participe présent : C'est en train de se faire...
L'adolescence est une période de transition entre l'enfance et l'âge adulte durant laquelle s'opèrent des remaniements psychiques et de nouveaux modes d'être au monde qui peuvent être vécu comme de véritables effractions pour le jeune, par rapport au temps plutôt calme de l'enfance et en particulier celui de la latence *.
Cette période se caractérise par des revendications parfois virulentes d'autonomie allant de paire avec une ambivalence * de la part de l'adolescent restant encore très dépendant de son milieu familial. Cette période donne souvent aux parents un sentiment d'épuisement et d'impuissance qui nécessite un accompagnement.
Ici aussi, je parlerais de degré de conflictualité caractérisant les mouvements psychoaffectifs de l'adolescent et ses rapports avec le monde.
Prise en charge
Dès l'âge de 12 ans, même si un premier contact avec les parents a été établi au préalable et que des rencontres communes ultérieures
peuvent être prévues, des séances thérapeute-adolescent seul seront à envisager.
Enfants
Quelques éléments ...
Quelque soit l'âge de l'enfant, aucun suivi thérapeutique ne peut être envisagé sans son accord préalable.
Il est nécessaire de distinguer une approche psychologique d'une approche éducative ou pédagogique. Les objectifs comme les méthodes diffèrent.
Le domaine de l'éducatif correspond aux différentes actions qui sont exercées par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie
sociale.
Le domaine de la pédagogie, quant à lui, allie à la fois la théorie et la pratique : la théorie a pour objet de réfléchir sur les systèmes et sur les procédés
de l'éducation, afin d'éclairer et d'orienter la pratique, c'est-à-dire l'action éducative elle-même.
L'approche psychologique prend en compte l'histoire du petit patient, les liens et les enjeux avec son entourage et les vicissitudes de son développement psychologique. Son but est de soulager des souffrances psychiques et somatiques dans le cadre d'une relation avec un thérapeute. Trois postulats fondamentaux vont structurer une rencontre thérapeutique:
- La personnalité de l'enfant
- L'histoire personnelle de l'enfant
- L'aspect « psychodynamique * » de son comportement pris en compte sous l'influence des différents conflits * inconscients qu'il s'agira justement de dépasser.
La modalité des prises en charge des enfants varie en fonction de leur âge et de leur(s) symptôme(s). Un premier point est établi dès le départ pour définir
la demande de prise en charge et trouver une cohésion entre les attentes des parents et celles de l'enfant.
Jusqu'à 3 ou 4 ans, les séances s'organisent plutôt autour d'une alternance entre un travail autour de la parentalité et un travail individuel avec l'enfant. A partir de 5 ou 6 ans, des séances individuelles de durées modulables sont envisageables.
Lors de l'accompagnement d'un enfant, des méthodes particulières vont être mises en place pour pallier aux limites du langage. Ainsi, dessins, jeux de construction ou de rôle, manipulations ou marionnettes, vont venir servir de supports de médiation entre l'enfant et le thérapeute. Le partage d'un objet médiateur va permettre de produire du langage, de l'échange, en venant nourrir le lien spécifique thérapeute-enfant et créer une dynamique associative.
L'espace de jeu, dans le cadre d'un accompagnement thérapeutique, permet à l'enfant de mettre en scène les différents mouvements vécus en interne et d'accéder à une compréhension.
Glossaire ( * )
Clinique : Vient du grec Klinê signifiant "le lit" et décrivant la relation du médecin au chevet de son patient en vue de l'établissement d'une prise en charge.
Psychopathologie : C'est une branche de la psychologie s'appuyant sur le fonctionnement normal afin d'expliquer le fonctionnement des comportements pathologiques. Il existe différents modèles: psychanalytique, béhavioriste, piagétien ou cognitiviste...
Latence :
Ambivalence : Décrit la coexistence de tendances, d'attitudes ou de sentiments opposés ( amour/haine ) envers une même personne.
Psychodynamique : Point de vue qui envisage les phénomènes psychiques comme le résultat d'un conflit et d'une pression de différentes forces. Au sein même
du psychisme, ces forces sont en conflits les unes avec les autres. L'objectif pour le psychisme étant de trouver des voies d'externalisation acceptables par le biais de
compromis.
Conflits : On parle de conflits lorsque chez une même personne des exigences internes contraires s'opposent. Il existe des conflits manifestes (visibles en quelque sorte) et
latents (déformés, détournés).